Marche contre les violences faites aux femmes

Communiqué de presse

Québec, 6 décembre 2022- Pour clôturer les 12 jours d’actions contre les violences faites aux femmes et commémorer la tuerie de l’École polytechnique de 1989, le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale Nationale (RGF-CN) a organisé une marche le 6 décembre. « Pour comprendre et lutter contre ces violences, nous devons tisser des alliances et nous assurer que personne ne reste derrière. Ce qui implique de rendre la lutte inclusive des femmes historiquement marginalisées et des personnes de la diversité sexuelle et de genre, pour une véritable transformation sociale », affirme Alba Benitez Ortiz du RGF-CN.

Commémoration de la Polytechnique et dénonciation des féminicides

Le 6 décembre est une date importante : Le Parlement a institué cette journée pour commémorer la date d’anniversaire du meurtre de 14 jeunes femmes en 1989 à l’École Polytechnique de Montréal. Il a fallu 30 ans pour que la ville de Montréal reconnaisse cette tuerie comme un attaque « anti-féministe ». Il est le premier féminicide contemporain de masse revendiqué au Québec. Lors de la marche, une minute de silence a été observée à la mémoire des victimes.

Encore aujourd’hui, les féminicides demeurent des enjeux nombreux et d’actualité. 21 décès liés à la violence conjugale ont eu lieu au Québec depuis le 1er janvier, parmi lesquels 14 femmes (13 féminicides et un suicide) et 6 enfants ont perdu la vie. Les féminicides ne sont pas des actes isolés inexplicables, des drames imprévisibles ni passionnels. Les meurtres de femmes et de filles par un conjoint ou un ex-conjoint font partie d’un enjeu collectif, ce sont des violences patriarcales, trop souvent normalisées et banalisées.

Le geste déplacé de la Coalition canadienne pour les droits aux armes à feu avec le lancement du code promotionnel « Poly » témoigne qu’encore aujourd’hui, la banalisation de l’antiféminisme est un enjeu réel. C’est inacceptable.

Diversifier les voix pour transformer la société

Lors de la marche, différentes femmes à la croisée des oppressions s’exprimaient sur les violences qu’elles – et/ou leur communauté – vivent. « Les violences sont multiples. On n’est pas égales dans nos oppressions et il est important de reconnaitre cela pour ne pas laisser personne derrière et continuer à alimenter les luttes féministes, pour qu’elles soient inclusives et transformatrices. » souligne Alba Benitez Ortiz.

Il est essentiel de d’assurer un espace pour que tout le monde soit entendu, notamment aux personnes dont la parole est trop souvent ignorée, même au sein des luttes féministes : les femmes en situation de handicap, les femmes autochtones, les femmes immigrantes et/ou sans statut, les femmes en situation d’itinérance, les travailleuses du sexe, les personnes de la diversité sexuelle et de genre, les femmes vivant avec des enjeux de santé mentale, les femmes incarcérées ou judiciarisées.

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